Quelques observations
L’année 2020 a été marquée par la recrudescence de l’émergence des frelons asiatiques, des frelons européens et des guêpes. Ce phénomène est probablement dû à un hiver très doux qui a permis la survivance des reines fondatrices, mais aussi à un printemps globalement assez ensoleillé. Nos abeilles ont beaucoup souffert, et les apiculteurs ont souvent dû « transhumer » pour éviter des pertes de
ruches, voire de ruchers. Il a été très souvent observé que les frelons européens n’hésitent plus à concurrencer leurs cousins asiatiques et à assiéger nos pauvres abeilles devant les planches d’envol.
Si leurs techniques de prise sont différentes, elles sont aussi largement destructrices et nos abeilles paient un lourd tribut à ces deux prédateurs, un qui « chasse à courre » l’autre qui « chasse à l’affût ». Difficile pour nos abeilles d’y échapper.
La Campagne de piégeages et de destructions des nids
Cette année BAUGE en ANJOU, en partenariat avec l’ASAD49, a mis en place « un observatoire du frelon asiatique ». 56 pièges nasse ont été distribués auprès de volontaires, habitants de la commune nouvelle. Ces pièges ont été tendus du 1 er mars au 17 mai inclus et les résultats sont très encourageants 205 reines fondatrices ont été capturées et les « volontaires piégeurs » ont respecté scrupuleusement leur
engagement de faire remonter leurs informations à l’ASAD49, via le président de la commission protection de l’abeille.
Il est évident que seule cette remontée d’informations peut crédibiliser notre action. Elle permet, comme ce fut démontré lors de notre AG 2020, de confirmer que le piégeage bien fait, limite la prolifération des frelons asiatiques. A ce titre, en 2019 et 2020, BAUGE en ANJOU se révèle être beaucoup moins impacté par la présence de nids secondaires de frelons asiatique que la plupart des autres communes du département.
Les nids primaires
La destruction des nids primaires a commencé très tôt, probablement à cause d’un printemps assez favorable. Malheureusement le manque de retour des informations à ce sujet ne permet pas de quantifier sérieusement notre action. Il serait intéressant de porter une attention particulière à cette pratique, car elle est simple, les nids primaires sont souvent assez bas et peuvent être détruits mécaniquement pour autant que les opérateurs soient bien formés.
Les nids secondaires
Pour information, les référents de l’ASAD 49 ont détruit, au 10 octobre, plus de 500 nids secondaires à travers le département. A ce sujet, il a encore été constaté, à maintes reprises, que le protocole de destruction des nids de frelons asiatiques prévu par la note ministérielle de 2013 n’a pas été respecté. Il est inconcevable que certains désinsectiseurs professionnels peu scrupuleux, utilisent toujours des méthodes qui ne respectent pas l’environnement (paint-ball, drones, etc.) et prétendent qu’il n’est pas utile de détruire les nids après infestation par un insecticide mortel pour les oiseaux insectivores. Que dire de ceux qui affirment qu’après le 1 er octobre, il n’est plus utile de détruire les nids de frelons asiatiques. Avant de prononcer ce qui, d’expérience, est une ineptie, le président de la « commission de défense de l’abeille », les invite à accompagner une équipe de « référents » sur le terrain lors d’une intervention automnale. La campagne de destruction des nids de frelons asiatiques est loin d’être terminée pour les référents de l’ASAD49, les feuilles des arbres n’étant pas tombées, je leur souhaite donc bon courage et beaucoup de persévérance.
C’est un combat long et difficile, mais j’ose espérer qu’au travers de notre expérience acquise ces dernières années, les collectivités locales prendront enfin conscience qu’investir dans un piégeage de printemps efficace, leur permettra de faire des économies financières non négligeables, de protéger leur biodiversité ainsi que leurs populations, et de lutter contre un prédateur de plus en plus envahissant.
Alain Guerlet, pour la commission Défense de l’abeille.